Logements neufs : un nouveau référentiel pour des habitations de qualité
La pandémie de covid 19 a poussé bon nombre de franciliens à se retirer à la campagne ou en banlieues lointaines pour profiter d’un lieu de vie plus grand. Or tout le monde ne peut pas accéder au confort d’une maison au vert, par manque de moyens financiers, de praticité ou même de proximité des commodités.
Pour coller au plus près des nouvelles attentes des Français, l’Etat souhaite établir un référentiel de la qualité des logements neufs.
Le référentiel de la qualité des logements neufs en détail
Ce référentiel a tout d’abord été évoqué en février par Emmanuelle Wargon, ministre du logement, lors du premier bilan de sa feuille de route "Ville durable". Elle a missionné l’architecte et urbaniste François Leclercq et le directeur d’EpaMarne/EpaFrance Laurent Girometti pour la création de ce référentiel, à présenter dès l’été 2021.
Le but du référentiel est de "redéfinir les fondamentaux de notre vie en commun en réaffirmant les principes simples qui fondent un aménagement sobre et humaniste". Il est également sensé "permettre de faire évoluer nos pratiques, d'inverser la tendance au logement toujours plus petit, tout en tenant compte des enjeux sociaux, économiques et environnementaux". Cependant, si le référentiel promet beaucoup en matière d’évolution des logements neufs, il ne s’agit que de recommandations qui seront à suivre au bon vouloir des promoteurs immobiliers.
Les nouvelles exigences des Français en matière de logement
Si Emmanuelle Wargon déclare que la crise sanitaire a "fait émerger une demande forte pour des logements […] suffisamment grands, avec un espace extérieur directement accessible et si possible végétalisé", ce n’est pas la seule conséquence de cette année bouleversée par la pandémie et les confinements sur les modes de vie des Français.
En effet, le logement est devenu la préoccupation numéro un pour de nombreux citoyens, qui recherchent en leurs habitations un bien-être et un épanouissement au quotidien. Cependant, dans beaucoup de foyers, l’espace vient à manquer, tout comme les zones de rangement, ou encore la hauteur sous plafond.
Cela est révélateur de nouveaux besoins : les Français ne veulent plus se voir imposer des espaces exigus, où par exemple la cuisine se résume "à une ligne d’électroménager le long du mur d’un séjour de 18 m2", comme l’évoque Christine Leconte, présidente de l’ordre des architectes d’Île-de-France. La hauteur sous plafond prend également toute son importance, là où elle diminue à mesure que les Français grandissent (+7 centimètres en 60 ans).
Mais alors que demande les Français ? Des logements plus grands certes, mais surtout,de l’adaptabilité des lieux de vie, ou plutôt de la modularité, comme l’explique François Leclerq : "il y a une notion qui est assez importante, c’est la modularité. Ce que l’on fait et surtout quand c’est mal fait, lorsque c’est petit, doit pouvoir être modulable dans le temps. C’est-à-dire éventuellement pouvoir transformer sans trop de difficulté".
Tel est ce vers quoi la population française tend, dans le pays champion européen de l’exiguïté (la moyenne de la superficie des appartements en Europe est de 83 m2 contre 71,4 m2 en France). Le référentiel prend donc tout son sens : il servirait à mettre à disposition des logements de qualité, plus grands, plus fonctionnels, plus modulables, qui collent davantage aux attentes des propriétaires de demain, friands de rangements ou d’une zone de tri des déchets dans la cuisine ou encore d’un espace dédié au télétravail ou pour faire sécher son linge dans le salon.
Plus largement, la mission du référentiel est majeure : en plus d’apporter un meilleur confort aux habitations de demain, il en va du bien-être à la maison de tout une nouvelle génération d’acheteurs.