Achat immobilier : tout savoir sur le prêt in fine
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Alors que la crise du logement sévit toujours en France, le gouvernement souhaite développer un dispositif de financement contribuant à faciliter l’accès au logement des ménages.
Parmi les différents types de crédits immobiliers existants, le prêt remboursable in fine semble particulièrement avantageux pour le pouvoir d’achat des ménages et la relance du marché immobilier. Voyons plus en détail les caractéristiques de ce prêt.
Qu'est-ce qu'un prêt in fine ?
Un prêt in fine (signifiant "à la fin" en latin) est une catégorie de crédit immobilier qui dissocie totalement le paiement des intérêts et le remboursement du capital.
Le capital se rembourse à la dernière échéance du prêt. Pour ce faire, l’établissement prêteur demande à l’emprunteur de constituer une épargne à alimenter chaque mois. Cette dernière est ensuite gardée en réserve pour garantir à la banque le paiement d’une partie du capital, il s’agit donc d’un nantissement.
Aussi, les établissements de crédit orientent souvent l’emprunteur vers un placement sur une assurance-vie qui préservera le capital d’éventuelles fluctuations. Les banques peuvent également accorder des prêts in fine dans l'attente de la revente d'un bien immobilier.
Par ailleurs, dans le cadre d’un crédit in fine, les intérêts d’emprunt ainsi que les assurances se remboursent tout au long de la durée de vie du prêt mensuellement. En conséquence, ce type de prêt génère un montant total d'intérêts débiteurs plus important qu'un prêt amortissable.
Ainsi, la souscription d’un prêt in fine nécessite d’avoir une solidité financière et une capacité de remboursement considérable.
Le prêt in fine, une solution pour relancer le marché de l’immobilier français ?
Le gouvernement et les professionnels de l’immobilier souhaitent recourir au prêt in fine pour faciliter l’accès au logement des ménages et évincer la crise du logement qui sévit en France.
Plus précisément, le gouvernement cherche à mettre en place un dispositif inspiré du prêt in fine qui permettrait aux ménages qui ne disposent pas de suffisamment de ressources pour devenir propriétaires de souscrire un crédit sur 20 ans ou 25 ans sur 80 % du prix du bien qu’ils pourront rembourser comme un prêt classique. Les 20 % restants constitueront l’hypothèque sur laquelle ils ne rembourseront que les intérêts.
Un tel système permet ainsi aux ménages de réduire le coût de leurs mensualités et les encourage à investir davantage dans le marché de l’immobilier.
La réticence de la Banque de France quant à la solution du prêt in fine
Si les principaux acteurs de l’immobilier semblent favorables à l’utilisation d’un tel dispositif, la Banque de France émet certains doutes.
En effet, les banques opposent une prise de risque importante liée à la prolongation de la durée d’endettement des ménages et les besoins de garanties (patrimoine, épargne certaine disponible, etc.) plus élevés rattachés aux achats de biens plus coûteux.
Les établissements bancaires souhaitent finalement qu’une stabilisation voire une baisse des prix du logement soit privilégiée.
Le prêt in fine, une solution contribuant au pouvoir d’achat des investisseurs
Le prêt in fine est une solution particulièrement favorable aux ménages qui souhaitent se lancer dans l’investissement locatif.
En effet, d’une part ce dispositif facile à mettre en œuvre permet aux ménages de supporter des mensualités au coût moins élevé que pour un prêt amortissable classique. En outre, il contribue à la réduction de l’imposition sur les bénéfices, les intérêts du prêt in fine étant plus élevés que pour un crédit classique et déductibles des revenus locatifs.
D’autre part, le prêt in fine est encore plus avantageux pour les personnes soumises à l’Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI). En effet, le capital emprunté n’est pas pris en compte dans le calcul de l’IFI avant la dernière échéance. C'est un élément supplémentaire qui le différencie du prêt amortissable classique.